L’école perdrait 13 500 postes

Publié le par Jihad WACHILL

Xavier DARCOS a précisé l’ampleur de la coupe qui devrait être opérée dans l’éducation en 2009. Lycéens et enseignants prévoient de riposter à la rentrée.

Plus qu’hier et bien moins que demain ? L’éducation nationale connaît désormais la chanson. Dans un entretien paru hier dans Libération, Xavier Darcos annonce que le nombre de postes supprimés dans son ministère à la rentrée 2009 devrait flirter avec les 13 500. Du moins est-ce le chiffre qu’il a proposé au premier ministre et « qui sera vraisemblablement retenu » dans le cadre du budget 2009, précise le ministre de l’Éducation.

Déjà, celui de 2008 avait fait disparaître 11 200 postes, dont 8 500 concernaient des postes d’enseignants du second degré. Au total et depuis 2003, près de 30 000 emplois ont déjà été supprimés dans l’éducation nationale.

Pour ce qui est de la rentrée 2009, Xavier Darcos ne précise pas encore quelle sera la part des suppressions imputée aux enseignants et celle concernant les autres personnels. Mais alors que les profs comptent pour plus de 80 % des titulaires de l’éducation, ils devraient être une nouvelle fois les plus visés. Les lycées pour lesquels une réforlme est prévue l’an prochain, ne seront touchés qu’à la amrge, assure le ministre. De façon générale, il promet que les conséquences sur l’offre éducative seront moindres. Il entend réorganiser « l’hyperstructure administrative » en « utilisant de façon plus efficace les personnels » afin de « dégager des marges de manoeuvre ». Comme l’an dernier, le ministre envisage donc de piocher dans les heures accordées pour les détachements et de ramener au « bercail » les enseignants qui en bénificient.

« Nous avons environ 30 000 personnes qui ne sont pas devant les élèves, car elles sont dans des services de toute nature. Il s’agit, entre autres, de mises à disposition dans des administrations, dans des associations, dans des structures culturelles, sociales. » Ainsi les enseignants détachés dans les instituts de formation des maîtres (IUFM), les organismes de recherches pédagogiques, tels que l’INRP ou le CRAP (1), ou les publications spécialisées, telles que celles du CNDP ou la revue Idées, sont-ils singulièrement visés. Les titulaires sur zone de remplacement ont la tête sur le billot. « Dans le seul système de remplacement, nous avons 50 000 personnes, et ce système n’est mobilisé qu’à 80 % », explique Xavier Darcos. « S’il fonctionnait à 100 %, 10 000 équivalents temps plein (postes) pourraient être économisés. »

Absurde et meurtrier pour les enseignements, rétorquent les syndicats d’enseignants et de lycéens, qui relèvent, entre autres, que les profs remplaçants sont déjà en nombre insuffisant. De fait, les absences de moyenne durée sont loin d’être toujours compensées. Et cette année, certaines académies ont dû faire appel à des enseignants en retraite pour assurer les remplacements de courte durée. L’offre d’options ou les dispositifs spécifiques risquent aussi d’en pâtir, alertent encore les syndicats qui prévoient de se réunir avant la fin de l’été. Hors de question de rester sans réagir, assurent les enseignants autant que les lycéens qui prévoient une lame de protestations dès la rentrée.

(1) Institut national de recherche pédagogique et Cercle de recherche et d’action pédagogique.

Marie-Noëlle BERTRAND dans l'Humanité du 10 juillet 2008

Publié dans France - Education

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