Le fret au bord du gouffre ?
SNCF : Selon la CGT, le transport de marchandises enregistre de très mauvais résultats. Les trafics seraient en baisse de 8,8 % et les recettes de 4 %.
Le fret SNCF est-il en train de s’effondrer ? En tout cas, selon la CGT cheminots, les résultats de l’activité à la fin août 2008 sont « alarmants ». Dans un communiqué, le syndicat a rendu public, hier, « les chiffres de la direction ». Pour les huit premiers mois de l’année, le trafic aurait baissé de 8,8 % et les recettes de 4 %. Toutes les activités seraient concernées. Ainsi le pôle d’activité transport d’automobiles et de produits de grande consommation « est en baisse de 38 % », celui du transport de produits sidérurgiques chuterait de 18 %, celui du transport de produits chimiques, de 12 %, et celui du transport de produits agricoles et de carrière, de 12 %. La CGT, qui « ne nie pas les effets de la conjoncture économique morose de ces dernières semaines », estime que la raison profonde de la chute des résultats de fret SNCF est le fruit de « l’échec de la stratégie de la direction de l’activité ». « Il y a une corrélation étroite entre les mauvais résultats enregistrés et la stratégie de recentrage sur certains trafics rentables, les suppressions d’emplois, les restructurations, l’organisation/ désorganisation de la production, la fermeture de sites de production », écrit le syndicat.
La fédération des cheminots rappelle que, entre 2000 et 2007, Fret SNCF est passé de 56 milliards de tonnes/kilomètres transportées et d’un défi de 87 millions d’euros à 40 milliards de tonnes/kilomètres et à un déficit de 240 millions d’euros. Pour la CGT, les différentes restructurations de l’activité, en particulier le plan Véron, ont abouti à « une réduction drastique des moyens de production, entraînant de multiples dysfonctionnements », et ont provoqué « une dégradation de la qualité des acheminements ». Ainsi, le respect des horaires pour les commandes passées à J moins 31 et J moins 8 ne serait respectivement que de « 78,1 % et 72,3 % », contre un engagement de 90 %. Selon la CGT, la direction aurait reconnu en partie l’échec de sa gestion du fret. Ainsi, elle imputerait elle-même une partie de la baisse des trafics à la fermeture de 262 gares au wagon isolé.
La CGT estime que la montée en puissance de la concurrence ne peut pas expliquer, à elle seule, les mauvais résultats du fret. « À mi-mai 2008, les concurrents transportaient 10,1 millions de tonnes en année pleine (…). Au sein de ce tonnage, les nouveaux trafics ou reports modaux de trafics routiers s’élevaient à 3,5 millions. » Autrement dit, les concurrents n’auraient capté que 6,6 millions de tonnes parmi les trafics assurés auparavant par l’entreprise publique. Le reste des volumes perdus serait désormais acheminé par la route. 1,5 million de camions supplémentaires auraient été ainsi jetés sur les routes depuis 2000.
La CGT demande à la direction de la SNCF de « faire un retour d’expérience avec les organisations syndicales sur les restructurations effectuées ces dernières années ». Sollicitée par l’Humanité, la direction de la SNCF n’a, hier, ni confirmé les chiffres rendus publics par la CGT, ni souhaiter réagir.
Pierre-Henri LAB dans l'Humanité du 1er octobre 2008
Le fret SNCF est-il en train de s’effondrer ? En tout cas, selon la CGT cheminots, les résultats de l’activité à la fin août 2008 sont « alarmants ». Dans un communiqué, le syndicat a rendu public, hier, « les chiffres de la direction ». Pour les huit premiers mois de l’année, le trafic aurait baissé de 8,8 % et les recettes de 4 %. Toutes les activités seraient concernées. Ainsi le pôle d’activité transport d’automobiles et de produits de grande consommation « est en baisse de 38 % », celui du transport de produits sidérurgiques chuterait de 18 %, celui du transport de produits chimiques, de 12 %, et celui du transport de produits agricoles et de carrière, de 12 %. La CGT, qui « ne nie pas les effets de la conjoncture économique morose de ces dernières semaines », estime que la raison profonde de la chute des résultats de fret SNCF est le fruit de « l’échec de la stratégie de la direction de l’activité ». « Il y a une corrélation étroite entre les mauvais résultats enregistrés et la stratégie de recentrage sur certains trafics rentables, les suppressions d’emplois, les restructurations, l’organisation/ désorganisation de la production, la fermeture de sites de production », écrit le syndicat.
La fédération des cheminots rappelle que, entre 2000 et 2007, Fret SNCF est passé de 56 milliards de tonnes/kilomètres transportées et d’un défi de 87 millions d’euros à 40 milliards de tonnes/kilomètres et à un déficit de 240 millions d’euros. Pour la CGT, les différentes restructurations de l’activité, en particulier le plan Véron, ont abouti à « une réduction drastique des moyens de production, entraînant de multiples dysfonctionnements », et ont provoqué « une dégradation de la qualité des acheminements ». Ainsi, le respect des horaires pour les commandes passées à J moins 31 et J moins 8 ne serait respectivement que de « 78,1 % et 72,3 % », contre un engagement de 90 %. Selon la CGT, la direction aurait reconnu en partie l’échec de sa gestion du fret. Ainsi, elle imputerait elle-même une partie de la baisse des trafics à la fermeture de 262 gares au wagon isolé.
La CGT estime que la montée en puissance de la concurrence ne peut pas expliquer, à elle seule, les mauvais résultats du fret. « À mi-mai 2008, les concurrents transportaient 10,1 millions de tonnes en année pleine (…). Au sein de ce tonnage, les nouveaux trafics ou reports modaux de trafics routiers s’élevaient à 3,5 millions. » Autrement dit, les concurrents n’auraient capté que 6,6 millions de tonnes parmi les trafics assurés auparavant par l’entreprise publique. Le reste des volumes perdus serait désormais acheminé par la route. 1,5 million de camions supplémentaires auraient été ainsi jetés sur les routes depuis 2000.
La CGT demande à la direction de la SNCF de « faire un retour d’expérience avec les organisations syndicales sur les restructurations effectuées ces dernières années ». Sollicitée par l’Humanité, la direction de la SNCF n’a, hier, ni confirmé les chiffres rendus publics par la CGT, ni souhaiter réagir.
Pierre-Henri LAB dans l'Humanité du 1er octobre 2008