Retournement de tendance sur l’emploi

Publié le par Jihad WACHILL

Conjoncture : Au second trimestre, la France a détruit plus d’emplois qu’elle n’en a créé, selon l’INSEE.

Pour la première fois depuis 2003, l’économie a détruit au deuxième trimestre plus d’emplois qu’elle n’en a créé. Selon l’INSEE, l’emploi salarié dans les entreprises du secteur concurrentiel a en effet baissé de 0,1 %. Cette chute ramène à 1 % sa hausse par rapport au même trimestre 2007. Fin juin, on comptait 18 139 300 salariés. La ministre de l’Économie et de l’Emploi a déclaré n’être « pas surprise » par les destructions d’emplois compte tenu de la conjoncture.

Avec 61 100 créations d’emplois salariés au premier trimestre (+ 0,3 %), le deuxième trimestre marque un retournement de tendance. L’explication : l’évolution de l’intérim qui « se replie fortement, à - 7,3 % (soit moins 48 500 postes) », note l’institut de la statistique. Mais même hors intérim, l’emploi dans les secteurs marchands ralentit, avec une augmentation de seulement 0,1 % (+ 19 700 postes).

Le régime d’assurance chômage, qui a révisé à la hausse ses données de créations d’emplois pour 2007 (+ 2,2 %) a fait état « d’un renversement de tendance au deuxième trimestre 2008 avec 35 000 pertes nettes d’emplois ». Dans le tertiaire, les effectifs ont été réduits de 18 300 (- 0,2 %). « Un tel repli n’avait pas été enregistré depuis le début des années quatre-vingt-dix. Il résulte principalement de la très forte baisse de l’emploi intérim », souligne l’INSEE. Dans l’industrie, l’hémorragie - continue depuis 2001 - s’est poursuivie, avec 14 800 postes en moins (- 0,4 %). « Pour la première fois, l’industrie est passée sous la barre des 20 % de l’emploi salarié », note l’UNEDIC.

Il faut dire que depuis le début de l’année, les plans de suppressions d’emplois s’enchaînent : PSA (1 090 emplois supprimés), Renault (5 000 emplois supprimés) mais aussi Imperial Tobacco (2 440 emplois) ou encore Doux (647 emplois). Et c’est sans compter les restructurations annoncées dans le secteur bancaire comme à la Caisse d’épargne, le Crédit agricole ou chez Natixis. Seul secteur épargné, la construction, qui a été le seul à créer des emplois au second trimestre, bien qu’à un rythme « beaucoup moins soutenu », avec 4 400 emplois supplémentaires, contre 12 100 au premier trimestre.

A. C. dans l'Humanité du 12 septembre 2008

Publié dans France - Emploi

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