Communiqué de presse de la FSE-Amiens à propos du "bizutage" à la faculté de médecine d'Amiens

Publié le par Jihad WACHILL

La FSE-Amiens condamne fermement les actes de bizutages pointés du doigt à la faculté de médecine d'Amiens. Des comportements dégradants et tenant de l’atteinte à la dignité interdits par la loi, il convient de le rappeler fortement. Bien que niés ou du moins minorées par les autorités universitaires ou certains étudiants, ces pratiques existent encore, c’est un secret de polichinelle. Elles ont même connu une déviance qui le ont éloignées du traditionnel " rite initiatique " qu’il est sensé être au départ.

Lors de la réunion de prérentrée des étudiants en PCEM1 début septembre, nous avions pu constater, en distribuant notre tract de rentrée, un ambiance survoltée profondément malsaine, peu propice à la concentration pour les " primants ". Une ambiance qui rend plausibles les dérapages qui auraient eu lieu par la suite.

Une volonté de faire prévaloir l’ancienneté comme élément de domination sur les primants. L’effet de groupe aidant, chants paillards, cris et hurlements coordonnés sont là pour " marquer le territoire " sur un plan psychologique. A bien des égards, ce spectacle faisait penser à un zoo : des singes hurleurs avec les " mâles dominants " qui veulent asseoir le plus bruyamment possible leur position hiérarchique. On est là dans le registre traditionnel du " rite initiatique " dans ce qu’il a de plus malsain. Un exutoire qui ne durait par le passé qu’un temps court toutefois.

Mais une déviance s’est aussi faite, découlant de l’esprit de concours et du fait que l’étudiant doublant ne peut normalement pas tripler (sauf dérogation exceptionnelle) et a donc une pression très forte. Cette pression du concours conduit les étudiants doublants à transformer l’exutoire traditionnel en processus permanent de perturbation des cours, dirigé contre les primants, perçus comme une concurrence qu’il convient d’écraser. Le but devient ici dans les faits de perturber tout le long de l’année au maximum les cours pour handicaper les primants, en espérant renforcer ainsi ses propres chances. Primants qui restent passifs pour éviter de devenir les " têtes de turc " des doublants.

Beaucoup même " rentrent dans le jeu ", par calcul, en espérant le retourner à leur avantage ensuite s’ils se retrouvent contraints de redoubler. D’où cette loi du silence. Le "consentement" invoqué souvent par les étudiants concernés est donc pour l’essentiel fictif, rendant ces pratiques d’autant plus inacceptables. Les autorités universitaires se doivent d’assumer leurs responsabilités pour en finir avec ces pratiques et que les cours puissent se dérouler dans un minimum de normalité.

Jihad WACHILL, président de la FSE-Amiens

Publié dans Syndicalisme étudiant

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