Flambée des loyers cheminots

Publié le par Jihad WACHILL

400 d’entre eux ont manifesté, hier, à Paris, contre la gestion par la SNCF de son parc locatif. Leurs loyers pourraient augmenter de 100 à 500 euros.

Tentes sur le trottoir, barbecue… Environ 400 che-minots ont improvisé, hier, un camping devant le siège de la SNCF, rue du Commandant-Mouchotte, à Paris. À l’appel de la CGT, jeunes et retraités sont venus manifester contre la politique conduite par les filiales immobilières de la SNCF qui gèrent le logement de plusieurs milliers de ses salariés. Les agents s’opposent particulièrement à la volonté de ses organismes d’augmenter substantiellement les loyers.

« Nous sommes logés au foyer pour cheminot célibataire de Bagneux (Hauts-de-Seine) dans une chambre de 12 mètres carrés. Les douches et les toilettes sont collectives. La cuisine également. Actuellement, le loyer est de 290 euros par mois. Il devrait être augmenté de 100 euros », expliquent William et Guillaume, respectivement vingt-trois et vingt-deux ans. « On est payé 1 090 euros par mois. On a déjà du mal de vivre avec ça, alors si on nous ponctionne 100 euros de plus, je ne vois pas comment on va pouvoir s’en sortir », poursuit William, qui envisage de « démissionner de la SNCF » si l’augmentation est réalisée. « Ça ne vaudra plus le coup de continuer à travailler », estime-t-il. Bernard, cinquante-six ans, est inquiet. Logé actuellement pour 200 euros par mois à la cité cheminote d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), le bailleur lui demande de quitter son logement pour le laisser à un actif. « Je suis d’accord mais on me propose un logement de substitution avec un loyer de 750 euros alors que ma pension n’est que de 1 400 euros », s’insurge le retraité.

Selon la CGT, ces cas sont loin d’être isolés. « Plusieurs milliers de cheminots sont sous la menace d’augmentation de 100 à 500 euros », dénonce Laurent Russeil, secrétaire général adjoint de la CGT cheminots. Ces hausses, le syndicaliste les impute à « la financiarisation de la SNCF ». « Ses filiales, comme la société HLM ICF ou l’association Parme, qui gère les foyers, veulent rentabiliser le logement », accuse-t-il. À l’opposé de cette orientation, la CGT revendique que la SNCF s’emploie à favoriser l’accès au logement des cheminots. Elle exige ainsi que les augmentations n’excèdent pas celle de l’indice de référence des loyers et que les bénéfices réalisés par les filiales de la SNCF soient réinvestis dans l’amélioration du logement cheminot.

Pierre-Henri LAB dans l'Humanité du 1er octobre 2008

Publié dans France - Logement

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